Déroulement du projet

 

Les lignes ci-dessous exposent rapidement les étapes de création d'un film d'animation.Ces dernières seront développées dans des rubriques spécialisées...
Ce n'est là qu'un bref exposé de la manière dont je travaille. On peut procéder biensûr différemment.
Par exemple, au lieu d'inventer une histoire, on peut mettre en images un petit récit existant.

A l'école, il s’agit de permettre aux enfants de comprendre les principes et les étapes de réalisation d'un film d'animation. Un tel projet rend les enfants acteurs à part entière dans l'élaboration de ce qui sera un objet visuel fini.
Pour mener à bien ce projet, on aura besoin d’un ordinateur, de logiciels utiles au tournage, montage et prise de son, d’un camescope numérique (voire webcam) ou appareil photo numérique, d’un micro, d'un pied photo et de lampes.


Réaliser un film d'animation peut être le projet d'une année

Au début de celle-ci, les enfants visualisent plusieurs films réalisés par des classes de tous niveaux. L'observation permet de dégager certaines régularités au niveau de la structure des histoires, de lister des techniques utilisées…

Près de Nancy, et ayant toujours pour objectif la sensibilisation des élèves, on peut visiter le musée du cinéma de Saint-Nicolas de Port.

Aussi, dans un cadre mêlant la technologie et les sciences, on peut fabriquer des objets optiques (thaumatrope, phénakistiscope, flip book…) afin de comprendre la persistance rétinienne.

 

 

cage oiseau thauma c o

Ecriture et choix d'une histoire 

L'écriture n'est qu'une phase du projet mais elle est l'une des plus importantes.
Si l'histoire est incohérente le film le sera, car l'histoire définit le storyboard et ce dernier régit les plans du tournage.

Dans un premier temps, les élèves observent des films d'animation réalisés par des enfants du primaire et du secondaire. On dégage ensemble des critères de réussite : qu'est-ce qui fait que le film nous plait ou nous semble réussi ?
On pourra dégager :
l'intelligence de l'histoire (est-elle compréhensible ?),
l'humour,
les sentiments,
une fin inattendue (effet de surprise),
les qualités esthétiques, sonores,...

J'ajoute à ces caractéristiques un élément important mais qui apparait souvent comme une contrainte, la faisabilité. Il faut que, techniquement, l'histoire soit relativement aisée à mettre en images.

Avec ces éléments, il est demandé aux enfants de réfléchir à une histoire.
Celle-ci doit donc être "faisable" au sens réalisable, relativement courte, cohérente et offrant une fin inattendue (nécessaire pour un film de 4 ou 5 minutes).
A cela, s'ajoute des contraintes d'écriture à proprement parlé : présentation d'un contexte, d'une situation initiale (décor, personnage,…), existence d'un élément déclencheur, d'actions qui en découlent et d'une situation finale qui soit un moment fort.

Il est évident que l'exercice est difficile. Pour l'alléger, je demande aux élèves de ne pas rédiger mot à mot mais de noter les idées principales, des mots clés puis de présenter leur trouvaille en lisant leurs notes. Je précise quand même que certains enfants rédigent complètement car trouvent cela plus confortable de lire un texte complet plutôt que de "broder" à partir de quelques mots jetés sur le brouillon.

Dans un premier temps, les enfants travaillent individuellement puis présentent leurs idées aux autres élèves. C'est là l'occasion de faire argumenter les élèves qui proposent une histoire et ceux qui les écoutent. Au regard des critères précités, des remarques sont faites, des réajustements sont proposés.

Au fil du temps, quelques histoires sont conservées et dès lors c'est par groupe d'élèves qu'elles sont améliorées, affinées. Finalement, une histoire réunit tous les critères initiaux.

Enfin, une histoire est retenue ou plus exactement son armature, son squelette. A ce moment là, je demande aux élèves de rédiger individuellement l'histoire définitive comportant les détails, les dialogues le cas échéant. C'est l'étape de la mise en forme du texte et c'est à nouveau un travail individuel qui est demandé.
Le dernier temps est consacré à l'apport de la dernière touche, des derniers détails en phase collective.

A partir du texte obtenu, la classe peut commencer à travailler sur le storyboard.
Il s'agit de penser la mise en image du texte.


Réalisation du scénarimage ou storyboard

Il s'agit de travailler sur les plans du film. On initiera la classe aux types de plans au cinéma.Pour créer un storyboard, il faut réfléchir sur ce que l'on va donner à voir.Cela représente une véritable difficulté pour des enfants de cycle III.Quels choix va-t-on faire pour illustrer notre histoire ?
Les enfants dessinent donc chaque plan avec minutage de chacun d'eux et précision du bruitage éventuel ou du dialogue l'accompagnant.

(Cf l'exemple ci-après : storyboard de "On met la gomme")

story board

 

 

Création des décors et fabrication des personnages

Réflexion sur la nécessité ou non de fabriquer des décors à différentes échelles (vue de près et vue de loin).

Par groupes, les élèves dessinent, découpent, peignent, construisent, modèlent… les décors utiles aux différents plans.

Ils s'affairent aussi à la création des personnages.

Prise de son

Puisque les plans ont été minutés et les éventuels dialogues prévus, il est de règle d'enregistrer les dialogues avant le tournage. Ainsi, si l'on décide de montrer les mouvements de bouche d'un personnage, on sait exactement combien de temps dure un son.

Utilisation du logiciel libre Audacity et d'un microphone.

Tournage, l'animation

L'enfant donne "vie" à son personnage, il l'anime et pour ce faire il faut en passer par une phase d'observation … de soi. Les mouvements seront-ils rapides ou lents ? Comment exprimer la joie, la tristesse ou la colère sur une petite tête en pâte à modeler ? Il faut donc avoir réfléchi à nos propres expressions du visage…

Le tournage peut donc commencer.

A l'aide d'un caméscope numérique relié à un ordinateur, on prend image après image en photo les différents plans qui ne sont pas forcément tournés dans l'ordre chronologique du film (utilité du storyboard). Une seconde de vidéo est composée de 25 images (en vidéo).

Le local du tournage a besoin d'être aveugle afin de ne pas être gêné par des variations de lumière extérieure. On éclairera la scène avec des projecteurs.

Le caméscope est posé sur un pied stable. Les personnages ou objets sont animés avec précaution. L'élève qui anime le personnage ou l'objet se replace à chaque fois derrière le caméscope pour ne pas modifier la lumière (ombre portée).

Le logiciel utilisé est Stop motion pro (il y en a d'autres payants ou gratuits, cf la rubrique "liens"). C'est un programme spécifique au cinéma d'animation. Il permet notamment de visualiser en fondu la dernière image prise et ce que donne à voir le caméscope sur l'instant. Cela permet de vérifier que le mouvement qui vient d'être opéré n'est pas trop brutal ou trop grand.

Les génériques de début et de fin

Ils peuvent être réalisés en fin de tournage si l'on souhaite les animer ou en fin de montage s'il s'agit de génériques créés à partir d'un logiciel de montage vidéo.

Musique et chant

Si on le souhaite, on peut créer la musique du film et même y mettre des paroles.

On peut aussi utiliser des musiques libres de droit.

Il est important de respecter les droits en matière de musique.

Le montage

Le montage se fait à l'aide d'un logiciel spécifique. On peut utiliser des programmes gratuits comme Movie Maker (PC) ou Imovie (Mac).

D'autres programmes mais payants existent comme Pinnacle Studio (relativement facile à utiliser et abordable), Adobe Première Pro (très bon, très cher, très difficile à utiliser pour un néophyte).

Pour finir

Chaque élève se voit remettre le dvd du film sur lequel il a travaillé durant l'année. On peut organiser une grande projection au cours de laquelle sont conviés les parents des élèves.

La classe peut aussi participer à des festivals de cinéma scolaire (d'animation ou non).